"Mon mari" (roman)

"Excepté mes démangeaisons inexpliquées et ma passion dévorante pour mon mari, ma vie est parfaitement normale. Rien ne déborde. Aucune incohérence. Aucune manie. "Elle a une vie parfaite. Une belle maison, deux enfants et l'homme idéal. Après quinze ans de vie commune, elle ne se lasse pas de dire " mon mari ". Et pourtant elle veut plus encore : il faut qu'ils s'aiment comme au premier jour. Alors elle note méthodiquement ses " fautes ", les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre. Elle se veut irréprochable et prépare minutieusement chacun de leur tête-à-tête. Elle est follement amoureuse de son mari. Du lundi au dimanche, la tension monte, on rit,on s'effraie, on flirte avec le point de rupture, on se projette dans ce théâtre amoureux.

Maud Ventura décrit la dépendance affective en dressant le portrait d’une épouse « follement » amoureuse de son mari. Obsédée. Torturée. Voire complètement accro ! 
Son héroïne idéalise la passion, interprète tout à l’extrême et se laisse diriger par la peur viscérale qu’il la quitte jusqu’à ritualiser le quotidien avec un code couleur.

Humour – Couple – Psychologie

J’ai été dérangée par cette femme et son comportement obsessionnel tellement en décalage avec l’ère du temps (féminisme, revendications anti sexistes). Difficile de s’identifier devant tant de mesquinerie, de manipulation et de mensonges. Une héroïne agaçante !
Et pourtant, le style dynamique et grinçant de Maud Ventura m’a permis de tenir jusqu’au dénouement final.  

Piquant – Déroutant 

Un roman à lire au second degré. Voire au sixième degré !

Extrait : « Heureusement que ce n'est qu'une fois par an et par enfant. Je suis peut-être une mauvaise mère, mais je n'imagine pas qu'un parent, même très aimant, puisse, s'il est sain d'esprit, trouver la fête d'anniversaire de son enfant supportable. C'est ma définition de l'enfer : des enfants bruyants au centre de l'attention, des discussions entre parents qui se jugent avec autant de discrétion que la robe rouge que je porte aujourd'hui (aucune, donc). »

« La beauté est une affaire d'éclairage (15%), de fond de teint ( 20%), de cheveux (25%), de vêtements et de chaussures (40%). »