Nos coups de cœur parmi les offices BD de cet été

BD disponibles dans nos collections physiques

 

Pour les ados et adultes

Petit pays, Faye, Savoia, Sowa (éditions Dupuy)
Adaptation du magnifique roman de Gaël Faye, le lecteur côtoie dans cette bande-dessinée l’horreur du génocide rwandais et de la guerre civile au Burundi aux côtés de Gaby, jeune narrateur de 10 ans. Le garçon et sa sœur Ana, métisses, voient leurs vies quotidienne et familiale bouleversées par le contexte géopolitique. L’angoisse, l’incompréhension et la peur grandissent au fil des bulles. Le scénario très justement découpé est amplifié par les illustrations un brin douces et rondes comme pour nous mettre à la place de l’enfant qui comprend que son (le) monde s’écroule mais qui garde espoir. La BD est dure, violente, percutante. Nécessaire.

Pastorius Grant, Marion Mousse (éditions Dargaud) 
Trois chasseurs de prime, dont Pastorius Grant qui est à l’article de la mort, se battent pour un même hors-la-loi. La course poursuite a lieu dans une ancienne réserve indienne comanche, non dénuée de lourds secrets et massacres. Sans foi ni loi, Pastorius Grant va croiser la route d’une petite fille aveugle qui lui demande de l’aide : elle veut venger son père. Un western bien mené, sombre et sensible ! Le découpage très cinématographique est porté par les peintures colorées de Marion Mousse et par le texte peu bavard. A découvrir ! 

La route, Manu Larcenet (éditions Dargaud)
Manu Larcenet n’en est pas à son coup d’essai en adaptation de roman en bande-dessinée (Le Rapport de Brodeck). Il offre une œuvre magistrale qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Aussi sombre, sans espoir et dur que le roman de McCarthy, cette bande-dessinée en nuances de noir et blanc ouvre la réflexion sur la survie de l’humanité. Dans un monde post-apocalyptique et irrespirable qui a détruit la quasi-totalité de l’humanité, un père et son fils prennent la route, sans s’arrêter. Que et qui vont-ils croiser ? Une BD graphiquement très réussie, qui restitue l’angoisse, le doute, le désastre du récit.

Wilderman, tome 1 : Adam Wilder, Bertrand Gatinol (éditions Dargaud)
Adam Wilder est un lycanthrope, qui, comme les autres membres de son espèce, essaie d'échapper à l'Inquisition qui souhaite éradiquer cette race. Mais il a aussi un autre objectif : il veut remporter le tournoi de Wilderman, gagné chaque année par un certain Ysengrin. Il compte devenir le nouveau roi Demonio ! Son plan, pourtant tout tracé, ne va pas du tout se passer comme prévu.
Une nouvelle série rythmée pour ados qui mélange Héroïc Fantasy, Shonen et contes européens traditionnels. Une belle réussite, on attend la suite !

Silence d’amour, Matthieu Parciboula (éditions Casterman)
Paul n’arrive pas à faire le deuil de Sofia, brutalement décédée, alors qu’ils avaient la vie devant eux. Il fait un voyage de deuil jusqu’au volcan Stromboli, l’île de naissance de Sofia. Récit contemplatif d’une tristesse infinie, qui ne varie pas, du début à la fin du récit.

Ulysse & Cyrano, Xavier Dorison, Antoine Cristau, Stéphane Servain (éditions Casterman)
Un jeune homme de bonne famille ne veut pas suivre les traces de son père dans la cimenterie familiale et va se découvrir une passion totale pour la cuisine. L'action se déroule dans les années cinquante, avec pour arrière fonds un procès en collaboration qui touche le père du héros. De belles maisons et des paysages de nature bourguignonne donnent l'occasion à Stéphane Servain de déployer tout son art. Une BD feel-good passionnante qui donne envie de cuisiner et de boire des Bourgognes... (avec modération !). 
 

Pour la jeunesse

Apocaline : un câlin d’enfer, Romain Pujol, Saïd Sassine (éditions Glénat)
Voici un nouveau personnage de BD jeunesse que nous prendrons plaisir à suivre. Sur une île singulière co-habitent humains, loup-garous, zombies, sirènes et Apocaline. Petite fille espiègle au grand cœur, elle ne coche pas les cases de son statut : elle est la fille du grand Satan ! À la recherche de câlins et d’amis, Apocaline est aux antipodes de ce que souhaiterait son terrible papa. Tant mieux pour le jeune lecteur qui savoure les aventures quotidiennes, colorées et drôles d’Apocaline sur son île.

Choupisson, La vie en ver, David Périmony (éditions de la Gouttière) 
Pour les tout-jeunes enfants, Choupisson est une 1^e BD tout en douceur. À son réveil dans le potager, un bébé hérisson a faim. Mais Paillasson ne sait pas ce qu’un choupisson mange. Sur les conseils d’un escargot, il va partir en quête de vers de terre et va être aidé dans sa quête de nourriture par un drôle de copain bien malin. Une tendre et drôle histoire !

Le chemin dans les étoiles, Valentina Venegoni, Paola Amormino, Ofride (éditions Jungle) 
Gaëlle fait sa rentrée, mais ne supporte plus les moqueries. Pour faire face à ce traumatisme quotidien, elle a mis en place une technique pour se réfugier dans un monde serein, réconfortant. Mais cette fois, Gaëlle ne veut plus revenir dans le monde réel. Elle se renferme dans son monde intérieur et ne veut plus en sortir. Le médecin psychologue de la famille va devoir intervenir pour l'aider à s'en sortir. Ce one-shot pour la jeunesse aborde un sujet difficile, peu développé en bande dessinée : la santé mentale chez l'enfant et les troubles dissociatifs.

 
Les contes des cœurs perdus : Mitsuko, Loïc Clément, Qin Leng (éditions Delcourt)
Votre cœur va se serrer à la lecture de ce « Conte des cœurs perdus ». Sublimé par les aquarelles douces et poétiques de Qin Leng, le récit nous emmène à la rencontre de Mitsuko, Oscar et Bérénice. Le garçon et sa maman qui reprend une boulangerie font la connaissance de Mitsuko, jeune fille mutique et mystérieuse. Les ragots et spéculations sur elle vont bon train dans le village. Mais personne n’a jamais cherché à comprendre son histoire et qui elle est vraiment, jusqu’à l’arrivée d’Oscar... Une très belle histoire d’amitié, de respect, de connaissance de l’autre.

 

Et aussi... des mangas accessibles sur la MNL (Mangas IO)